Conseil lecture

Le Papier peint jaune de Charlotte Perkins Gilman

Cet article du Pont des Auteurs est mis à votre disposition gratuitement.

Une fois n’est pas coutume, ce mois-ci, je ne vous conseille pas seulement de lire un texte, mais de le lire précisément chez un éditeur particulier.

Certes, le Papier peint jaune est une nouvelle captivante et dérangeante, qui raconte le glissement progressif d’une femme dans la folie. Certes, l’ambiance façon Edgar Allan Poe qui siroterait un café avec Simone de Beauvoir révèle un propos féministe à une époque peu sensible au sujet. Certes, les pratiques médicales à l’égard des femmes à la fin du XIXe siècle nous montrent que même si on a encore du chemin à faire pour prendre en considération les droits des femmes, de gros progrès ont déjà été faits.

Tout ceci est déjà très important. Mais je vous recommande particulièrement de lire cette nouvelle aux éditions Tendances Négatives, car c’est la garantie de vivre une expérience à la fois littéraire et graphique palpitante. En effet, cette maison d’édition produit des livres dont la forme est intimement liée au propos. Par exemple, ils ont créé une édition de l’Etrange Histoire de Benjamin Button, qui raconte une vie qui se déroule à l’envers, avec des pages imprimées à l’envers, qui se lisent grâce au miroir fourni avec le livre… Allez voir leur catalogue : il y a de vraies pépites !

En attendant, en lisant leur édition du Papier peint jaune de Charlotte Perkins Gilman, vous ferez face, vous aussi, au fameux papier peint et verrez d’étranges créatures s’y dessiner en filigrane. Je ne vous en dis pas plus, car c’est un plaisir de se laisser surprendre ! Et si les livres de Tendances Négatives vous plaisent, ne tardez pas à vous les procurer : les ouvrages épuisés ne sont généralement pas réédités.

4e de couverture

Une femme victime de dépression post-partum, une vieille demeure, une chambre tapissée de jaune. C’est dans ce décor oppressant que Charlotte Perkins Gilman écrit un journal intime qui aurait pu être le sien, celui d’une femme séquestrée par son mari médecin.

Le papier peint devient alors son seul horizon, où se projettent hallucinations et apparitions fantomatiques. À mesure que le huis clos s’installe, le lecteur s’enfonce dans les pages et la folie. Ce récit psychologique empreint d’un engagement féministe d’avant-garde est une charge contre le patriarcat et l’obscurantisme médical de la fin du XIXe siècle, qui résonne toujours aujourd’hui.

Et vous, que verrez-vous apparaître derrière le papier peint jaune ?

Le Papier peint jaune, Charlotte Perkins Gilman, éditions Tendances Négatives

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